Résidences artistiques dans le Lot : explorations en terres créatives

31/10/2025

Les résidences dans le Lot : repères et enjeux

Terre de festivals (Africajarc, Souillac en Jazz, Cahors Juin Jardins…), le Lot s’est construit depuis 20 ans comme un territoire d’accueil privilégié pour les artistes en création. En 2024, près de vingt structures, lieux de patrimoine, compagnies ou collectivités y mènent des programmes de résidences artistiques structurés (source : Région Occitanie).

  • Musique, arts de la rue, théâtre, danse, art visuel : les disciplines accueillies sont multiples.
  • Durée : des formats courts (1 semaine) à des résidences de plusieurs mois.
  • Objectifs : création d’une œuvre, atelier, recherche, expérimentation, action culturelle, implication citoyenne.

Pour les structures, accueillir un artiste ou une compagnie, c’est irriguer la vie locale, tisser des liens, décloisonner la culture.

Les lieux phares et leurs actualités 2024

l’Arsénic à Gindou : laboratoire transdisciplinaire

En lisière du causse, l’Arsénic s’est imposé comme un pivot de la création contemporaine. En partenariat avec "Gindou Cinéma" et la DRAC Occitanie, ce lieu accueille chaque année plus de 15 résidences dans le spectacle vivant, l’écriture de scénario et même la marionnette.

  • 2024 : Le Collectif Marthe (théâtre politique), la Cie Sandrine Lescourant (danse hip-hop), ou encore des résidences "Jeune public" autour du conte et de la manipulation d’objets.
  • Anecdote : En mai, l’Arsénic a ouvert ses ateliers de costumes et accessoires au public, révélant les dessous de la création scénique à plus de 200 visiteurs, un record !

(Sources : Arsénic Gindou)

Caza d’Oro à Labastide d’Anjou : laboratoire d’arts plastiques

Installé dans une ancienne bâtisse du XIIIe, Caza d’Oro propose chaque année plusieurs résidences. En 2024, la photographe Sacha Goldschmidt y développe un projet autour de la mémoire rurale, entre portrait, collecte de récits et installation in situ.

  • Actions participatives : Ateliers de prises de vue avec les écoles, collecte photographique de “trésors du grenier” chez les habitants.
  • Chiffre clé : Près de 70 habitants de la vallée y ont déjà participé en 2024.

(Sources : Caza d’Oro)

La Maison des Arts Georges et Claude Pompidou (MAGCP) à Cajarc : art et territoire

Acteur structurant dans l’accueil d’artistes plasticiens, la MAGCP propose 6 résidences longues par an, qui aboutissent souvent à des commandes publiques ou expositions dans l’espace urbain. En 2024, on note :

  • La venue de Nils Alix-Tabeling, plasticien franco-britannique, pour une recherche en résidence axée autour des rites paysans et de la biodiversité du Lot.
  • Le lancement du programme "Cartographies sensibles" : dialogue entre architecture ancienne et installations éphémères.

En partenariat avec la Communauté de Communes, quelques interventions se déploient dans les hameaux : la résidence de la céramiste Federica de Renzis à Larnagol, qui invitera les habitants à repenser collectivement le mobilier urbain.

(Sources : MAGCP, Dossier de presse 2024)

Figeac, scène conventionnée : la création partagée

Le Théâtre de l’Astrolabe (Figeac), scène conventionnée d’intérêt national, multiplie depuis 2020 les résidences - près de 10 par an, toutes disciplines confondues. Sa particularité : chaque compagnie invitée doit s’engager dans au moins deux actions hors les murs (ateliers, répétitions ouvertes, rencontres en collège, etc.).

  • Projets 2024 :
    • La Cie Hippolyte a mal au cœur (théâtre engagé) travaille sur "Frontières", une création autour du thème des migrations avec ateliers d’écriture pour migrants et lotois.
    • La Cie Le Cri du Silure propose des interventions danse/théâtre dans les établissements de santé de la région.
  • Public touché : Plus de 600 personnes bénéficient chaque année des actions dites “hors plateau”.

(Sources : Astrolabe Grand Figeac)

Gindou Cinéma : la résidence “Écrire le Lot”

Réservée aux auteurs de courts ou de longs métrages, cette résidence, portée par Gindou Cinéma, accompagne en 2024 4 jeunes scénaristes (sélectionnés sur concours national) venus de toute la France. Ils s’immergent dans la vie locale et participent à des ateliers d’éducation à l’image avec les jeunes lotois.

  • Impact local : 120 élèves bénéficient chaque année d’une sensibilisation à l’écriture scénaristique.
  • Résultat : Plusieurs courts métrages repérés les années précédentes ont ensuite été tournés dans le Lot (source).

Des projets transversaux et participatifs

Ce qui distingue les résidences lotoises ? Beaucoup intègrent une dimension participative, qui prend de plus en plus d’ampleur en 2024 :

  • Le Printemps de la Ruche (Saint-Cirq Lapopie) : Ce lieu propose chaque année des “résidences-éclair” où artistes, habitants et touristes co-créent des performances sur une journée. En avril 2024, l’artiste sonore Amélie Agard a ainsi mêlé voix collectées sur le marché et percussions de cloches du village - un happening sonore relayé dans la presse locale (La Dépêche du Midi).
  • Résidences itinérantes : Plusieurs compagnies ont investi le Lot cette année selon un mode “nomade” : la Cie Les Allumeurs de Lune est par exemple passée par Rocamadour, puis Cabrerets, puis Cahors, installant leur chapiteau quelques jours pour créer avec les écoles, maisons de retraite et associations locales.

Quelques chiffres et tendances-clés en 2024

  • Nombre de projets accueillis : plus de 60 résidences artistiques recensées dans le Lot en 2024 (source : Observatoire régional de la Culture Occitanie).
  • Origines des artistes : Un tiers sont lotois, un tiers viennent d’Occitanie, un tiers du reste de la France ou de l’étranger.
  • Financement : 70% des résidences bénéficient d’un co-financement associant collectivités, État (Drac), Région et structures accueillantes.
  • Disciplines :
    • 36% spectacle vivant
    • 29% arts plastiques
    • 15% cinéma / audiovisuel
    • 12% écriture / littérature
    • 8% musique
  • Effet levier : Près de 70% des accueils débouchent sur une création diffusée in situ ou ailleurs dans l’année.
  • Public associé : Estimation autour de 7 000 personnes concernées chaque année dans le Lot, via ateliers, rencontres et restitutions.

Au cœur de la création lotoise, entre tradition et innovation

L’exemple du Lot illustre avec éclat la transformation du modèle des résidences artistiques : ancrées dans le territoire, ouvertes à la diversité des langages, elles deviennent lieux de partage, de transmission, d’expérimentation. Si le paysage 2024 témoigne du dynamisme du spectacle vivant et des arts visuels, on remarque aussi l’émergence de projets interdisciplinaires engagés sur le vivant, l’environnement, ou le dialogue social (art-thérapie, écriture migrante, installations paysagères).

Pour qui souhaite explorer, rencontrer, s’impliquer ou simplement se laisser surprendre, les résidences du Lot ouvrent un véritable champ des possibles. Que l’on soit artiste, spectateur, habitant, élu, bénévole ou curieux de passage, il y a mille façons de s’y relier et d’y participer. Et si l’audace et l’inattendu en étaient les maîtres-mots ?

Pour connaître les prochaines restitutions, ateliers ouverts ou appels à projets, n’hésitez pas à consulter l’agenda culturel du Lot ou à suivre les actualités des structures citées : la porte reste grande ouverte !

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