La saison 2024 dans le Lot : scènes audacieuses et spectacles inédits à découvrir

26/07/2025

Des créations originales en première dans le Lot

Le Lot, terre d’accueil, l’est aussi pour la création : rares sont les saisons où autant de spectacles voient le jour ici même, avant de partir en tournée ou recevoir la reconnaissance de festivals nationaux.

  • Le Théâtre de Cahors ouvre la marche avec « Sous la cendre, la lumière », pièce signée par la metteuse en scène Jeanne Roux, en résidence toute la saison. Créée in situ avec des nouveaux talents lotois (notamment la comédienne Pauline Hivin, issue du Conservatoire de Toulouse), cette œuvre aborde la transmission intergénérationnelle autour des gestes artisanaux. C’est une première nationale qui sera jouée uniquement à Cahors en 2024 avant tournée et qui mêle récit, marionnette contemporaine et scénographie immersive [Théâtre de Cahors].
  • À Saint-Céré, le Théâtre de l’Usine présente l’avant-première de la création musicale « Garonnette », imaginée par le compositeur Simon Zand. Ce spectacle, croisement entre concert électroacoustique et vidéo-mapping, sollicite le public pour des captations sonores en temps réel. L’œuvre, co-produite avec Nova Materia et plusieurs maisons de la région, ne sera vue dans cette forme nulle part ailleurs en France cette année [Scènes vivantes].
  • L’Arsénic (Gindou) accueillera la première mise en scène de la toute jeune Cie Du Côté des Lucioles : « Vigie », spectacle de cirque-poésie créé dans le hameau lui-même, avec une équipe locale dominant un immense filet suspendu au-dessus du public. 10 représentations sont prévues cette saison – une exclusivité lotoise à ne pas rater si vous aimez les sensations fortes et la création dans l’espace rural.

L’an passé, ce sont plus de 40% des spectacles diffusés dans le Lot qui étaient des créations originales, en progression constante depuis 2017 (source : L’Observatoire Départemental de la Culture 2023).

Têtes d’affiche rares : quand les grands noms s’invitent

2024 marque aussi le retour de certains noms attendus, voire quasi-inédit sur le territoire :

  • Les Docks à Cahors, haut-lieu de la musique actuelle, frappe un grand coup en février : pour la première fois, Coline Rio viendra présenter son dernier album « Ce qu’il restera de nous » (souvent diffusée sur FIP, nominée aux Victoires de la Musique 2023 dans la catégorie Révélation). Sa venue répond à la demande du public jeune, très présent sur la scène lotoise depuis la réouverture post-covid. Les billets se sont arrachés en trois jours à l’annonce du concert.
  • Le théâtre de Figeac accueillera le célèbre metteur en scène et acteur Wajdi Mouawad pour une lecture exclusive de son texte « Mère ». Sa tournée française ne comprend que cinq dates, dont une unique dans tout le Sud-Ouest : Figeac a su convaincre via un partenariat avec Scène nationale d’Albi.
  • La SMAC Les Docks s’offre aussi une date exceptionnelle avec le retour du groupe La Maison Tellier, pour un concert autour de leur album « Atlas », rarement joué dans des salles moyennes (moins de 500 places). L’occasion de voir ce groupe multi-instrumentiste dans une atmosphère intime.

Le budget global alloué à l’accueil des têtes d’affiche dans le Lot a d’ailleurs augmenté de 18% entre 2021 et 2023, traduisant une volonté d’attirer de nouveaux publics (source : Département du Lot).

Focus sur les spectacles jeune public : nouvelles formes et interventions étonnantes

Le Lot s’illustre régulièrement en matière de jeune public, avec une programmation audacieuse dans la quasi-totalité des grands lieux : pas moins de 13 créations inédites cette année, de la marionnette nouvelle vague au théâtre d’objets.

  • « Méli-Mélo dans la Prairie », programmé par le Théâtre de l’Usine sur trois dates, mêle conte, théâtre visuel, et ateliers participatifs ; cette création 2024 de la Compagnie Bouton d’Arts implique les enfants dans la scénographie (décors en matériaux recyclés collectés localement). Déjà saluée par la presse spécialisée (Télérama Enfants), elle incarne bien cette saison du renouveau.
  • Le Théâtre de Cahors accueille cette année pour la première fois la troupe toulousaine d’ombres et de lumières Luminaris pour « L’Oiseau-Caméléon », spectacle à visée inclusive destiné aussi bien aux tout-petits qu’aux publics en situation de handicap.
  • L’Arsénic proposera « Le Grand Chaperon Jaune », une version détournée et colorée du conte, avec théâtre, musique live, et implicite clin d’œil à l’écologie. Les représentations incluent une « boucle verte », incitant à venir à vélo ou en covoiturage, initiative rare à signaler.

Entre innovation, collaborations transversales et formes hybrides

Plusieurs projets s’appuient en 2024 sur des croisements entre disciplines ou sur des collaborations inédites entre structures, artistes, voire institutions éducatives.

  • « Regards Croisés sur la Nuit », programmé par Les Docks et le Parc naturel régional des Causses du Quercy, réunit tout au long du printemps astronomes professionnels, plasticiens et musiciens. Une expérience immersive à ciel ouvert, produite en collaboration avec le planétarium de Toulouse, mêlera projections lumineuses, concerts électro et observation du ciel.
  • Opéra Nomade s’invite dans plusieurs salles du Lot pour une version itinérante de « La Flûte Enchantée » revisitée par la Cie Felices, coproduite avec la ville de Figeac et la SMAC Les Docks : adaptation scénaristique, instruments traditionnels du Quercy, et séances adaptées au public sourd et malentendant.
  • Le festival « Écritures du Réel » (Théâtre de Cahors) valorise cette année deux compagnies concurrentes autour du thème « Ruralité en Mouvement » : l’une venue de Limoges, l’autre de Cahors, fusionneront sur scène leurs expériences, textes collectés auprès des habitants et témoignages vidéos.

Selon le Réseau France Festivals, ce genre de croisement entre arts vivants et autres disciplines a progressé de +32% en 4 ans sur les territoires ruraux, le Lot figurant parmi les départements pilotes.

Des lieux singuliers, véritables moteurs d’innovation

Au-delà des salles historiques et labellisées, la saison 2024 voit émerger des nouveaux lieux ou des espaces inhabituellement mobilisés pour les spectacles :

  • La Grange du Causse (à Labastide-Murat) lance une série de performances estivales, mêlant art sonore et patrimoine, sous la houlette de la plasticienne Juliette Viala. Des soirées inédites investiront grange, prairies et four à pain, avec soleil couchant pour décor naturel.
  • Le Hangar 19 (Pradines), tout juste rénové, propose « Sonic Riot », un cycle de concerts hors normes où petites et grandes formes musicales, du jazz à la noise expérimentale, partagent l’affiche mensuellement.

Le taux de fréquentation des « salles alternatives » a progressé de 27% en 2023 selon les statistiques de la DRAC Occitanie, confirmant la curiosité du public pour ces propositions.

Petites anecdotes et regards d’artistes : les “off” de la saison

Les saisons artistiques sont faites aussi de clins d’œil et d’événements à partager :

  • En février dernier, le metteur en scène Laurent Félis a surpris le public du Théâtre de l’Usine en proposant une répétition ouverte impromptue, au petit matin, entre café et croissants d’un boulanger voisin.
  • Plusieurs artistes en résidence, dont la chorégraphe Anaïs Lambert (Arsénic), invitent régulièrement le public scolaire à participer à leurs échauffements ou à des débriefings sur les réseaux sociaux, offrant une immersion rare dans le processus de création.
  • Les Docks viennent d’annoncer la création d’un podcast participatif, « Voix du Lot », pour récolter les ressentis des spectateurs après chaque spectacle inédit. Une façon de documenter les émotions vives que seule la scène vivante suscite dans notre territoire.

Un souffle nouveau sur la scène lotoise

Entre créations uniques, collaborations inattendues, têtes d'affiche rarement vues ici, et espaces en mutation, la saison 2024 renouvelle le paysage culturel du Lot. Le dialogue entre artistes, programmateurs, amateurs de découvertes – et désormais un public plus diversifié que jamais – est plus vivant que jamais. La scène lotoise confirme qu'elle n’est pas seulement un écrin patrimonial, mais aussi un moteur d’innovation culturelle.

Pour suivre les dates, réserver ses places, ou en apprendre davantage sur les démarches inclusives, rendez-vous sur les sites des salles mentionnées, le portail Culture du Lot, ou directement auprès des compagnies locales. La saison s’annonce dense : en profiter, c'est aussi soutenir tous ces acteurs et diffuseurs de la dynamique artistique lotoise, et faire vivre ce territoire sur et au-delà de la scène !

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